vendredi 26 octobre 2018

Hôpitaux de proximité, combien sont-ils et pour quels services de soins ?

Alors que le Plan santé va encore  éloigner les hôpitaux de proximité, le Haut Conseil de l’assurance maladie préconise d’en ouvrir plus avec plus de services pour désengorger les "inhumains" centres hospitaliers et mieux prendre en charge les personnes âgées.


Voici la nouvelle  arrêtée, cet été, par le ministère de la santé... avant son
Elle en agrée 243 répartis sur tout le territoire national et les DOM-TOM, soit :
- 38 en Auvergne-Rhône-Alpes (contre 37 il y a un an),
- 24 en Bourgogne-Franche-Comté (inchangé),
- 16 en Bretagne (19 il y a un an),
- 10 dans le Centre-Val-de-Loire (9 il y a un an),
- 3 en Corse (inchangé)
- 22 dans le Grand Est (inchangé),
- 5 en Guadeloupe (4 il y a un an),
- 16 en Hauts-de-France (15 il y a un an),
- 2 en Ile-de-France (3 il y a un an),
- 2 en Martinique (inchangé),
- 14 en Normandie (15 il y a un an),
- 27 en Nouvelle-Aquitaine (28 il y a un an),
- 30 en Occitanie (27 il y a un an),
- 16 en Pays de la Loire (inchangé)
- 18 en PACA (17 il y a un an).


Précisons que l’augmentation de leur nombre dans certaines régions ne signifie pas qu’il y a une création d’un hôpital de proximité. Il s’agit en effet de la suppression de certains services assurés jusqu'alors (maternité, chirurgie, urgences) qui font que l’hôpital est devenu de proximité.

Explications


Il y a deux ans est entrée en application la nouvelle politique de GHT (groupement hospitalier de territoire). Cette politique consiste, comme son nom l’indique, à regrouper dans 135 GHT les services chirurgie, maternité et urgences qu’assuraient jusqu’alors tous les hôpitaux.
Ces services se sont donc éloignés des populations et ont allongé les files d’attente pour se soigner.



Car les hôpitaux de proximité sont limités aux soins de premiers secours dans les territoires qu’ils desservent. En outre, pour avoir droit à cette appellation, ils doivent - - desservir un territoire présentant au moins deux des quatre caractéristiques suivantes :
- avoir une part de population âgée de plus de 75 ans,
- avoir une part de population vivant sous le seuil de pauvreté supérieure à la moyenne nationale,
- avoir une population de médecins généralistes pour 100 000 habitants inférieure à la moyenne nationale ;
- avoir une densité de population inférieure à 150 personnes au km2.
Cependant peut être considéré comme hôpital de proximité, celui qui ne répond qu’à une seule de ces conditions mais est le seul établissement autorisé à exercer une activité de médecine sur le territoire qu’il dessert ET l’activité de médecine y est exercée en totalité ou en partie par un médecin assurant également le suivi des patients et la coordination de leur parcours de santé au sein de l’offre de soins ambulatoires.  
De là à devenir des dispensaires et dispatcheurs…   

C’est quoi le problème ?

Il s’agit là d’un effet de la loi du 26 janvier 2016 dite de modernisation de notre système de santé et de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 (article 52) puisque le financement des hôpitaux de proximité est conditionné au respect de cette obligation de soins. Et donc à la suppression des services maternité et chirurgie contre laquelle de nombreux habitants se mobilisent comme en témoigne la ainsi que le personnel soignant comme en témoigne la
Cette réforme, expliquée par le ministère des affaires sociales et de la santé du gouvernement Hollande dans son , a obligé, à compter du 1er juillet 2016, les 850 hôpitaux publics de former 135 GHT (groupements hospitaliers de territoires) - . Leur nombre dépend des bassins de populations et la tendance est à la spécialisation. Ce qui veut dire que des services ont été ou seront encore abandonnés.
En 2013, un concluait que les hôpitaux de proximité avec des services suffisants étaient utiles et la solution pour arrêter les inégalités de l’accès aux soins et la surcharge des urgences qui font la Une de l’actualité ces temps-ci.

Ce rapport de la Cour des comptes est aujourd’hui conforté par un

Vous le lirez, ce rapport dresse l’état des lieux de la prise en charge de premier recours des personnes âgées par les hôpitaux de proximité et recense les besoins.
Il préconise, à contrario de la tendance actuelle au tout GHT (groupement hospitaliers de territoire) de créer 600 établissements de santé de proximité appelés « établissements communautaires ».
But de ces établissements : suivre les femmes enceintes, les patients atteints de maladies chroniques et les personnes âgées afin de désengorger les urgences et soulager les EHPAD. Il tourne le dos aux inhumains GHT créés uniquement à des fins financières et comptables.

Source : L’humanité.fr, 19/09/2018.

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