jeudi 7 décembre 2017

Portrait de la France qui se lève tôt pour gagner peu

L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publie ce mardi 21 novembre « un éclairage sur les personnes, ni riches, ni pauvres, mais situées au milieu de l’échelle des niveaux de vie en France, et souvent peu étudiées » lit-on en préambule de l’étude. L’Institut a choisi de décrire « les caractéristiques sociodémographiques de ces personnes, leur situation sur le marché du travail, leurs revenus et patrimoine, leur conditions de vie et enfin le logement » entre 1996 et 2014.


Cette étude concerne environ 19% de la population française, soit 11,6 millions de personnes dont « le niveau de vie est compris entre 90% et 110%  du niveau de vie médian (soit entre 1 510 et 1 850€ nets par mois en 2014) » en France métropolitaine. Dans cette population ciblée à travers son revenu, six ménages sur dix comptent au moins une personne en emploi tandis qu’un tiers des ménages sont des retraités. Au niveau individuel,  54%  des personnes qui entrent dans cette tranche de revenu sont en emploi, souvent en CDI et environ 4% sont inscrits au chômage. L’Institut affirme que « 17% des actifs appartenant à un ménage médian travaillent à temps partiel, soit une part proche de celle des ménages plutôt aisés et aisés (14%), mais bien moindre que pour les ménages pauvres (37%) et modestes (25%)».

Avec 25% de sans diplômes et 28% de personnes titulaires d’un BEP ou d’un CAP, les Français aux revenus médians déclarent à 66% être en difficulté financière, soit 5% de plus que la moyenne de la population française. Photo : Philippe Huguen/AFP
Avec 25% de sans diplômes et 28% de personnes titulaires
d’un BEP ou d’un CAP, les Français aux revenus médians déclarent
à 66% être en difficulté financière, soit 5% de plus que la moyenne
de la population française. Photo : Philippe Huguen/AFP

61% des actifs sont ouvriers ou employés

Comme « 61%  des actifs sont ouvriers ou employés » on pourrait croire en lisant rapidement ces chiffres que la stabilité de l’emploi est grande tandis que la précarité de l’emploi et le chômage toucheraient peu les ouvriers et les employés. Or, ces 11,6 millions de Français sont classés à partir de leur « niveau de vie médian ». Quand le chômage ou le travail précaire diminue le revenu d’un individu, sort de cette catégorie statistique pour rejoindre les « ménages modestes dont le revenu est compris entre 60% et 90% de la médiane », voire les « ménages pauvres dont le niveau de vie est inférieur à 60% de la médiane ». Mais l’étude de l’INSEE omet d’apporter ces précisons qui sont pourtant indispensables pour bien comprendre la signification réelle des chiffres publiés dans cette étude, via un tri sélectif constant. Perdre son boulot ou subir un temps partiel contraint vous met très vite en dessous du revenu mensuel compris entre 1 510 et 1 850€ nets par mois et vous fait sortir de ce groupe médian.

(...)

Source : L'Humanité, 21/11/2017.
Article intégral en ligne : https://www.humanite.fr

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire