jeudi 30 octobre 2014

À qui profitera le papy-boom ?



C’est un fait acquis : au fameux baby-boom des années 1960 succède un papy-boom qui correspond à la sortie de ces générations du marché du travail. Entre 2010 et 2020, près d’un salarié sur trois, soit près de 8 millions de personnes, aura pris sa retraite, ce qui libérera quantité d’emplois – 705 000 par an entre 2016 et 2020… à condition que les entreprises concernées les réaffectent. Quels sont ces emplois qui vont potentiellement devenir vacants ?

Tout d’abord, géographiquement, toutes les régions ne seront pas logées à la même enseigne, en fonction de la part des « seniors » dans leur population active. Ainsi, la part de ceux qui avaient un emploi et qui étaient âgés de 50 à 69 ans en 2009 était la plus forte dans le Limousin (27 % de la population active occupée), en Auvergne, en Corse et en Bourgogne (26 %) ; à l’inverse, le Nord-Pas-de-Calais, l’Alsace et les Pays de la Loire (23 %) se trouvent en fin de liste. Les emplois ne se libéreront donc pas également sur l’ensemble du territoire. De même, tous les secteurs d’activité ne seront pas identiquement concernés : c’est dans le domaine des services à la personne et aux collectivités (employés de maison, aides à domicile, aides ménagères, assistantes maternelles…) que l’on trouvera le plus d’emplois libérés, ainsi que dans les métiers de la fonction publique. 

Les métiers employant le plus de main-d’œuvre jeune seront moins concernés : coiffeurs, esthéticiens, emplois dans l’hôtellerie et la restauration, caissiers, mais aussi métiers de l’informatique…

Si ces projections nous donnent une tendance, il est cependant difficile d’en inférer des conclusions sur l’évolution du chômage, tant celle-ci dépendra de la situation conjoncturelle (faillites d’entreprises, plans sociaux, délocalisations, et, à l’inverse, création d’activités et d’emplois liés à de nouveaux débouchés générés par l’innovation).

Nathalie Delattre, « Dans toutes les régions, des départs massifs de fin de carrière d’ici 2020 », Insee Première, n° 1508, juillet 2014.







Renaud Chartoire Mis à jour le 06/10/2014 Sciences Humaines 

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