mercredi 9 novembre 2016

Des outils pour lutter contre les inégalités femmes/hommes

Le 4 novembre, à Arles, l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) a réuni une vingtaine d’hôpitaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’ex-région Languedoc-Roussillon qu’elle accompagne depuis un an dans une démarche de responsabilité sociale. Parmi les thématiques abordées, celle de l’égalité femmes-hommes dans un secteur où 77 % des agents sont des femmes mais où ces dernières n’occupent que 45 % des postes d’encadrement supérieur ou de direction. Des outils simples à mettre en œuvre existent pourtant pour faire progresser l’égalité professionnelle.







« La fonction publique hospitalière (FPH) se croit à l’abri des inégalités, car tout semble balisé, les statuts, les carrières… En réalité, les femmes se heurtent à un plafond de verre, leurs rémunérations sont moins élevées, et il y a une absence de mixité dans certains corps ou grades. »
Cécile Apollis, chef de projet « responsabilité sociale des établissements » (RSE) à l’ANFH, sait à quel point le secteur public de santé est peu sensible à la question de l’égalité professionnelle, malgré l’obligation réglementaire posée en 2014 de réaliser un rapport de situation comparée… et bien que les femmes soient en réalité moins bien loties.
« 77 % des agents de la FPH sont des femmes, mais seulement 45 % occupent des postes d’encadrement supérieur ou de direction », détaille Cécile Apollis.

L’auto diagnostic permet d’établir le rapport de situation comparée

 

Il y a un an, l’ANFH a cependant réussi à convaincre neuf hôpitaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’ex-région Languedoc-Roussillon de s’engager dans une démarche en faveur de l’égalité femmes/hommes, financée par l’association. En deux étapes : en se formant et en élaborant ensemble des outils, puis en bénéficiant d’un accompagnement individuel par un cabinet conseil pour mettre en place une politique interne.
Le 4 novembre, à Arles, l’ANFH a réuni les établissements pour présenter cette démarche innovante, qui constitue un volet du projet RSE aux côtés du télétravail et du développement durable.
Un premier outil a été élaboré par le groupe de travail Égalité professionnelle : l’autodiagnostic, qui permet d’établir le rapport de situation comparée. « C’est un outil très facile à utiliser, un tableau Excel sur lequel on reprend les principales données du bilan social de l’établissement, c’est-à-dire les effectifs par genre selon la catégorie, le statut, etc. Cela alimente un onglet avec des indicateurs et des graphiques », expose Karine Nègre, consultante du cabinet Iorga, qui accompagne les équipes hospitalières.
Deuxième outil : des affiches et des sets de table conçus à partir de quatre visuels humoristiques pour sensibiliser le personnel hospitalier à la question de l’égalité femmes/hommes.

Les hommes en bénéficient également

 

Un précurseur a témoigné à Arles le 4 novembre : le centre hospitalier de Thuir (Pyrénées-Orientales), qui a signé une charte en faveur de l’égalité femmes/hommes dès 2013. « Cela signifie que je m’occupe déjà de 75 % de mon effectif. Les hommes en bénéficient également, par exemple quand on travaille sur la mixité », plaisante Jean-Marc Batailler, DRH de l’établissement catalan et président régional de l’ANFH Languedoc-Roussillon.
Parmi les actions innovantes engagées, le soutien apporté aux femmes enceintes, pour les aider à se maintenir au travail jusqu’à leur congé maternité. « Elles peuvent travailler dans une structure proche de leur domicile pour réduire leur temps de trajet. Elles peuvent également faire des missions temporaires, choisies dans un catalogue défini au préalable. Elles sont remplacées sur leur poste durant ces périodes », explique Sophie Barre, directrice du développement durable, des achats, de la logistique et de l’immobilier, et référente Égalité du CH de Thuir.

Un encouragement à l’évolution professionnelle

 

L’établissement encourage également l’évolution professionnelle de son personnel, en particulier des femmes, moins représentées parmi les cadres.
Depuis septembre, un agent peut être accompagné pendant six mois par un mentor, une personne extérieure à l’hôpital, expérimentée et bienveillante, qui l’aide par son expérience et ses contacts à mener à bien son projet. Déjà neuf femmes et deux hommes se sont engagés dans ce dispositif. Ceux qui ont un projet d’études promotionnelles bénéficient également d’un accompagnement pendant six à huit mois. C’est le cas de sept femmes et un homme.

Gazette Santé Social, 09/11/2016.

Références


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