jeudi 6 décembre 2018

Dépenses d’éducation : la France, un élève médiocre

La France est un pays qui dépense peu pour ses élèves, en comparaison des pays riches les mieux classés dans ce domaine. Surtout pour les plus petites classes et l’enseignement supérieur. Elle investit de moins en moins dans l’école. Une analyse de Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.


Sur 19 pays de l’OCDE comparables [1] et pour lesquels on dispose de données, la France est au 16e rang pour le primaire, au 13e pour le collège, au 3e pour le lycée et au 8e pour l’université en matière de dépenses d’éducation par élève, selon l’OCDE (données 2014 en parité de pouvoir d’achat [2] ). Les comparaisons dans ce domaine doivent être considérées avec une grande prudence car les systèmes d’éducation sont très différents et tous les pays n’ont pas la même façon de compter l’ensemble des dépenses publiques. Revue de détail par niveau d’enseignement [3].

Enseignement primaire

Le constat est largement admis depuis des années sans que grand-chose soit fait pour y remédier : l’enseignement primaire est très nettement sous doté en France (7 400 dollars par élève et par an contre 8 700 dollars en moyenne dans l’OCDE). Notre pays y consacre entre 30 % et 40 % de moins que les pays du haut de l’échelle, pour deux raisons majeures : d’une part, les professeurs des écoles sont bien moins rémunérés. D’autre part, ils ont en charge bien plus d’élèves. La France est le pays riche où les classes sont les plus bondées.

Collège et enseignement supérieur

Même si sa position est moins mauvaise avec 10 300 dollars par collégien, la France est très en retard par rapport aux pays les plus avancés, pour lesquels cette dépense va de 12 000 dollars aux États-Unis à 15 000 dollars en Autriche. Pour l’enseignement supérieur, notre pays, avec 11 300 dollars, est dans la moyenne, mais bien en-dessous des États-Unis (26 300 dollars) et du Royaume-Uni (18 700 dollars). Il s’agit cependant de pays où l’effort porte pour une grande part sur les familles. La France est mieux lotie que ses grands voisins que sont l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne. Mais, dans notre pays, les écarts sont énormes entre les filières sélectives (IUT, BTS et grandes écoles principalement) et les autres, où les étudiants sont entassés en nombre dans des amphithéâtres, ce qui fait baisser le coût par élève.

(...)

 Source : Observatoire des inégalités, 23/11/2018.
Article intégral en ligne : https://www.inegalites.fr

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