mardi 18 décembre 2018

« Ma santé 2022 » : ce que prévoit la réforme d’Emmanuel Macron

Cette réforme de la santé, dont Agnès Buzyn a annoncé les premières mesures au Parisien, était présentée ce mardi matin par le chef de l’Etat.

Emmanuel Macron présentait ce mardi une réforme baptisée « Ma santé 2022 », censée renforcer l’offre de soins, avec un investissement de 3,4 milliards d'euros d’ici 2022. Ce plan santé compte une cinquantaine de mesures.

Suppression du numerus clausus. 


Comme l’annonçait Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ce mardi dans les pages de notre journal, le numerus clausus sera supprimé dès 2020. Le redoutable concours qui a traumatisé des générations d’étudiants en santé, ainsi que les quotas de places en médecine, pharmacie, dentaire et maïeutique (sages-femmes), n’existeront plus. « Une loi va être promulguée », confiait la ministre aux lecteurs du Parisien. « Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de sélection, mais qu’on va revenir dans le droit commun », indique l’Elysée, qui veut « qu’il y ait plus de médecins qui soient formés demain ».

La main à la poche. 


Les crédits de l’assurance maladie augmenteront de 2,5 % l’an prochain, au lieu des 2,3 % prévus, soit près de 400 millions d'euros supplémentaires. Le plan global sera doté d’un budget de 3,4 milliards d'euros d’ici 2022, a indiqué le ministère de la Santé.
Dans le détail, des crédits de près d’1,6 milliard d’euros seront consacrés à « la structuration des soins dans les territoires », 920 millions à l’investissement hospitalier, 500 millions à la « transformation numérique » et 420 millions à « l’évolution des métiers et des formations ». 


Les «assistants médicaux». 


Une rallonge qui financera notamment la création de 4 000 postes d'« assistants médicaux », censés « décharger » les médecins des tâches administratives et de certains « actes simples comme une prise de tension ou de température ». En contrepartie, les praticiens devront exercer en groupe ou au sein d’une équipe de soins, mais aussi accepter de nouveaux patients et assurer des consultations sans rendez-vous en journée.

Repeupler les déserts médicaux. 


Quelque 400 postes de médecins salariés seront créés dans les déserts médicaux « pour permettre aux patients d’accéder à une consultation généraliste ».

De vrais hôpitaux de proximité. 


Agnès Buzyn l’a annoncé dans Le Parisien, elle veut « labelliser 500 à 600 structures de proximité d’ici à 2022 » pour en faire « des hôpitaux d’excellence ». Ces établissements comprendront notamment de la médecine polyvalente, de la médecine générale, de la gériatrie ou encore des soins de suite. La ministre s’est par ailleurs engagée à ne fermer aucune structure.

Plus d’« actes inutiles ». 


Le gouvernement lorgne le gisement d’économies des actes « inutiles », favorisés par la très décriée « tarification à l’activité » (T2A). Dès 2019, de nouveaux financements seront mis en œuvre pour des maladies chroniques comme le diabète et l’insuffisance rénale, obligeant hôpitaux et professionnels de santé libéraux à se coordonner et à partager une rémunération forfaitaire. « Parfois, bien faire c’est ne pas faire un acte », selon Agnès Buzyn.

IVG, fin de vie, vieillissement… 


Face aux lecteurs du Parisien, Agnès Buzyn a exprimé son projet de faire évoluer la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie « pour pouvoir répondre à encore plus de situations individuelles ». Elle a également annoncé « un état des lieux de l’offre d’IVG » et du nombre de professionnels qui invoquent leur clause de conscience pour ne pas pratiquer l’avortement. La ministre s’est enfin prononcée sur la fin de vie et a prévu « une grande concertation citoyenne de six à huit mois » pour repenser la gestion des personnes âgées en France. « Il y aura une loi fin 2019 incluant un volet sur le financement de la dépendance. »

Source : Le Parisien, 18/09/2018.

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