samedi 30 novembre 2019

Le commerce par Internet est un désastre écologique

Symbole du délire consumériste, le Black Friday commence ce vendredi 29 novembre. Cette année, les ventes en ligne devraient battre tous les records. Avec des conséquences écologiques désastreuses.


Aujourd’hui débute la messe consumériste du Black Friday. Un événement commercial de quatre jours qui inaugure la période des achats de Noël. Les publicités racoleuses envahissent notre quotidien. La vente en ligne explose. Elle pourrait battre des records, pronostique la Fédération du e-commerce, en atteignant 1,7 milliard d’euros lors de cet événement. Rien qu’à Paris, on attend 2,5 millions de colis distribués par jour. Soit dix fois plus que d’ordinaire.
La capitale risque de se transformer en gigantesque plateforme de livraison à domicile. Avec une nuée de camions entraînant des embouteillages et des pics de pollution. En cause ? Les sites internet qui rivalisent d’offres promotionnelles et de prix cassés : « - 23 % chez Amazon pour la montre connectée », « 20 % de remise sur les produits hygiène », « jusqu’à moins 80 % pour le robot pâtissier sur Cdiscount »…
Plusieurs études ont montré le caractère frauduleux de ces annonces qui poussent les consommateurs à des achats compulsifs. Aspect plus méconnu, l’explosion du commerce en ligne (ou e-commerce) a aussi des conséquences environnementales non négligeables. On aurait pu croire, à première vue, l’inverse. Affalé sur son canapé, l’individu qui passe sa commande sur internet dépense bien moins d’énergie que s’il prenait sa voiture. Mais cette immatérialité est un leurre. Derrière la facilité du clic et le culte de la vitesse se cache une lourde chaîne logistique et industrielle qui contribue au réchauffement climatique et pourrait très bien, à terme, rendre la ville invivable.

« Les grands gagnants du Black Friday sont les plateformes en ligne »

Le e-commerce est en plein essor. Réaliser ses emplettes sur internet est devenu un réflexe pour beaucoup de Français, à majorité des CSP+ urbaines qui cherchent à « optimiser » leur emploi du temps. En 2019, la vente en ligne devrait franchir le cap des cent milliards d’euros de chiffre d’affaires et représenter 9,1 % du commerce de détail en France. Tous les curseurs sont en hausse : le nombre d’acheteurs, la fréquence et le montant des achats, la vente via des téléphones mobiles. Le e-commerce s’étend aussi de plus en plus aux produits du quotidien.
Sa croissance à deux chiffres est poussée par des journées promotionnelles comme celles du Black Friday. Un tiers des ventes au cours de cet événement se fait désormais en ligne. Sur les sites, les algorithmes surchauffent. Cdiscount enregistre 156 commandes à la seconde. Amazon vend 2,4 millions de produits par jour. Pour les membres de la Fédération du e-commerce, lors du Black Friday de 2018, le trafic a doublé par rapport à la normale et leur chiffre d’affaires, triplé.

« Les gagnants de cette opération sont les grandes plateformes en ligne, dont je ne pense pas qu’elles soient les amis des petits commerçants », a reconnu la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, sur « Europe 1 ».

Des milliers d’intérimaires ont été embauchés pour l’occasion chez Amazon. Comme le révélait Reporterre, la multinationale tisse sa toile partout en France. Quitte à bétonner des terres agricoles. Rien qu’à la périphérie de Paris, elle possède quatre agences de livraison. En septembre, elle a aussi ouvert un centre de tri à Survilliers dans le Val-d’Oise, et en octobre un centre de distribution de 142.000 m² à Brétigny-sur-Orge, en Essonne.

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Article intégral en ligne : https://reporterre.net
Source : Reporterre.net

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