dimanche 16 novembre 2014

Quel bilan pour les différents plans Alzheimer ?

Le nouveau plan Alzheimer doit être présenté, mardi 18 novembre, par la ministre de la santé, Marisol Touraine, la secrétaire d’Etat à la recherche, Geneviève Fioraso, et la secrétaire d'Etat chargée des personnes âgées et de l'autonomie, Laurence Rossignol. Il fixera les priorités pour les cinq prochaines années, en matière de soin, de recherche et d'accompagnement.

 
Les associations sont d'autant plus impatientes que le précédent plan, qui se terminait officiellement en 2012, a déjà été prolongé de deux ans. Le prochain doit être élargi à d'autres maladies neurodégénératives, c'est-à-dire affectant le fonctionnement des cellules nerveuses, dont les neurones, mais devrait prolonger en grande partie les actions entreprises précédemment.

Combien de personnes sont concernées ?

 

La maladie d'Alzheimer se manifeste par une démence résultant de lésions progressives au sein du système nerveux central. Il n'existe aujourd'hui aucun vaccin ni traitement pour la guérir.
Hormis de rares cas d'Alzheimer précoce (2 % des patients ont moins de 65 ans), la maladie touche les personnes âgées : entre 2 et 4 % des plus de 65 ans et jusqu'à 15 % des plus de 80 ans en sont atteints.

Au total, environ 900 000 personnes souffrent d'Alzheimer en France, un chiffre qui pourrait atteindre 1,3 million en 2020 avec l'augmentation de l'espérance de vie, selon l'Inserm.
Au-delà de la souffrance des malades, qui perdent la mémoire et leurs facultés intellectuelles, Alzheimer a aussi des conséquences directes pour les proches, puisque 60 % des patients demeurent à leur domicile.
Selon l'association France Alzheimer, 3 millions de personnes, familles ou « aidants » sont concernées. Une charge morale, matérielle et financière, puisque cette association estime que la prise en charge de la maladie coûte 1 000 euros par mois une fois toutes les aides déduites.


Des plans pluriannuels avec quels objectifs ?

 

Un premier plan Alzheimer a été lancé en octobre 2001, alors que la maladie avait été diagnostiquée chez 350 000 patients, et que les associations déploraient un manque de prise en charge. Deux autres plans ont suivi.
Le premier plan Alzheimer (2001-2005), doté d'un budget de 105 millions d'euros, poursuivait plusieurs objectifs :
• améliorer le diagnostic (on estimait alors que la moitié seulement des formes de démence avaient été correctement détectées) ;
• créer des « consultations mémoire » et des centres mémoire de ressources et de recherche pluridisciplinaires pour des soins et une prise en charge globale ;
• soutenir et mieux informer les malades et leurs familles ;
• augmenter les places d'accueil de jour, et l'amélioration des structures d'hébergement ;
• favoriser les études et la recherche.
Dès 2004, un deuxième plan a pris le relais pour quatre ans, pour un coût de 200 millions d'euros, en ajoutant aux mesures précédentes :
• une avancée majeure pour les malades : leur prise en charge à 100 % par l'assurance-maladie avec la reconnaissance d'Alzheimer en affection de longue durée, par un décret du 4 octobre 2004 ;
• l'adaptation des maisons de retraite pour prendre en compte les spécificités de la maladie ;
• une attention spécifique aux patients jeunes (diagnostiqués avant 60 ans).
Enfin, en 2008, le troisième plan Alzheimer, qui arrive à échéance cette année, affichait des ambitions largement renforcées :
• au niveau financier, avec un budget sans précédent de 1,6 milliard d'euros sur 5 ans (dont 1,2 milliard d'euros pour le volet médico-social, 226 millions d'euros pour le volet sanitaire et 192 millions d'euros pour la recherche) ;
• du côté de la recherche, avec la création d'une Fondation de coopération scientifique plan Alzheimer ;
• au niveau méthodologique, le plan était suivi par un comité de pilotage directement rattaché au président de la République, avec des points d'étape tous les six mois.

Quelles avancées constatées ?

 

Le bilan des deux premiers plans Alzheimer est difficile à dresser, car ils n'avaient ni chiffrage prévisionnel global, ni comité de suivi régulier, ni évaluation systématique du coût des mesures.
Le troisième, en revanche, a été évalué en deux temps. D'abord par la Cour des comptes, puis par les professeurs Joël Ankri et Christine Van Broeckhoven pour le ministère de la santé, centré sur le bilan du plan 2008-2012. Le constat est sensiblement le même :
• une bonne efficacité du comité de suivi, notamment au niveau financier ;
• un déploiement des « consultation mémoire », qui passent de 234 en 2007 à 469 en 2012 ; 
• la création d'une « banque nationale Alzheimer » de données, en vue d'alimenter des études épidémiologiques ;
• une meilleure prise en charge des malades à l'hôpital (formation des personnels, unités cognitivo-comportementales...) ; 
• des avancées pour réduire l'usage de médicaments aux conséquences indésirables (qui ne s'adressent qu'aux symptômes, car aucun traitement n'a été trouvé contre la maladie) ; 
• une meilleure coordination de la recherche et davantage de publications scientifiques. 

(..)





La maladie d'Alzheimer en 3 minutes par thinkovery_lemondefr  

Lire la suite sur le site internet du journal Le Monde : http://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/11/14/quel-bilan-pour-les-differents-plans-alzheimer_4523889_4355770.html

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