jeudi 4 septembre 2014

ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE : les vertus négatives du redoublement

Rentrée ne rime pas avec nouveauté pour tout le monde


Deux pour cent des élèves n'auront eu cette année ni nouveaux professeurs ni nouvelle classe. Ces 200 000 élèves n'auront eu droit à aucune nouveauté mardi 2 septembre, puisqu'ils ont redoublé. Tous les ans, c'est pareil. Sur les 10 millions d'élèves de 15 ans ou moins qui reprennent le chemin de l'école, une partie d'entre eux piétine parce que le système français n'a jamais réussi à inventer un dispositif qui permette de lutter contre l'échec scolaire.
Depuis des années, on sait pourtant la pratique au minimum inefficace. En général, l'élève progresse l'année du redoublement, puisqu'il refait un programme déjà vu, mais ne conserve pas ce bénéfice les années suivantes, quand il doit à nouveau marcher au rythme d'une classe et être confronté à l'assimilation de nouveautés. Toutes les études montrent aussi qu'un redoublant perd confiance en lui et traînera longtemps cette trace psychologique. Mais faute d'alternative, on continue… en préconisant toutefois de limiter la pratique.
A cette rentrée, on dirait quand même qu'une porte de sortie s'entrebâille. Ou plutôt que le mouvement s'accélère et que la réflexion s'emballe. Pourquoi aujourd'hui ? Parce que le redoublement coûte cher et que l'argent public est devenu rare. Alors dépenser 1,6 milliard d'euros pour une pratique qui ne sert à rien commence à faire réfléchir. Le Conseil national d'évaluation du système éducatif (Cnesco) a en effet évalué à 415 millions d'euros le redoublement au primaire et à 1,15 milliard d'euros dans le secondaire (soit 460 millions pour le collège et 690 millions pour le lycée général en 2012)… C'est plus que l'argent consacré à l'éducation prioritaire.


Lire la suite sur Le Monde du 04/09/2014

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