Les chasseurs de clics vont devoir ranger filets et tromblons. Après la diffusion de l'" Envoyé spécial " de ce jeudi soir, les vieux outils de mesure d'audience sur Internet risquent fort de devoir rejoindre les rateliers. Au placard le nombre de pages vues, de visiteurs uniques au kilo et d'amis et/ou followers.
C'était pratique peut-être, mais le problème c'est que cela ne veut rien dire. Ces données peuvent en effet être manipulées très facilement et à moindre coût, comme le prouve l'enquête signée Céline Chassé.Le marché du clicLa réalisatrice s'adresse alors à un site Web, qui promet de " booster " sa popularité en ligne. Ces sites sont nombreux et ont pignon sur le Net. En période de promotion, on peut y acheter par exemple 2 000 " twittos " pour moins de 16 euros. Le faux groupe de musique commande 500 000 " vues " sur YouTube pour la somme de 500 euros, commentaires inclus. Au bout de 72 heures, le compteur affiche déjà 220 000. Et, après une semaine, l'objectif est atteint.
Le marché du clic s'appuie sur des sous-traitants souvent localisés en Asie. La concurrence y est rude, mais, en dépit d'une surveillance accrue des grandes plates-formes, il se porte bien. Pour mesurer sa popularité, il va falloir trouver autre chose.
Olivier Zilbertin
Article publié dans le journal Le Monde du 21 septembre 2014.
A voir sur France 2 Magazine 20.50 le Mardi 23/09/2014
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire