lundi 22 septembre 2014

La 3D au service des enfants

La réalité virtuelle aide de jeunes handicapés à mieux se concentrer

Dans ce centre éducatif pour jeunes handicapés de Gliwice, dans le sud de la Pologne, chaque élève a une difficulté qui lui est propre. Marcin, par exemple, est  incapable de tenir un morceau de craie dans sa main. Ses instituteurs étalent de la  farine sur la table pour qu'il puisse écrire  avec ses doigts. Tous ont  besoin de matériel et  de stimulations spécifiques. Mais ils ont quelque chose en commun : ils  détestent faire des exercices. " Ces enfants sont rarement satisfaits d'avoir terminé une tâche. Lorsqu'ils manquent de motivation, ils refusent de travailler, et leur développement prend du retard ", explique Matylda Niesobska, de l'association  Lubie  Cie (" Je t'aime beaucoup "), qui gère le centre.
En  2013, l'Ecole polytechnique de Silésie a  contacté l'association pour lui faire une proposition. A l'université de biomécatronique, ils disposaient  d'une grotte en 3D, un cube de la taille d'une pièce sur les parois duquel des images sont projetées pour créer un monde virtuel. D'ordinaire, cet équipement est réservé aux  élèves  ingénieurs.  Mais un des professeurs a pensé que l'installation  pourrait être utile à la rééducation d'enfants souffrant de handicaps  mentaux.
Et c'est ainsi que les chercheurs ont passé une journée entière à jouer aux cubes  avec les enfants, afin d'évaluer leurs capacités. Quelques  semaines plus tard, ils sont revenus pour tester la première version de leur application. Au lieu de tracer des lignes sur du papier, il fallait amener  une  casserole virtuelle  dans une cuisine, par exemple, ou encore exercer sa coordination en attrapant des pommes 3D, dans  un monde chatoyant fait de fleurs, d'animaux, de petits détails et de curiosités.
Cette première tentative a été désastreuse : les exercices étaient trop difficiles. Les  centaines de détails colorés se sont révélés une distraction.  Plusieurs niveaux de difficulté ont été créés, et le graphisme a été considérablement simplifié. Ces changements ont  permis de nets progrès chez les enfants. Mais aussi chez les enseignants : " Garder son calme lorsqu'on travaille avec des enfants handicapés relève parfois du  miracle, admet Malgorzata Kalarus-Sternal.  L'ordinateur, lui, ne s'énerve jamais. "
Katarzyna Zachariasz, (" Gazeta Wyborcza "), Le monde du 23 septembre 2014.




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