La réalité virtuelle aide de jeunes handicapés à mieux se concentrer
Dans ce centre éducatif pour jeunes handicapés de Gliwice, dans le sud de la Pologne, chaque élève a une difficulté qui lui est propre. Marcin, par exemple, est incapable de tenir un morceau de craie dans sa main. Ses instituteurs étalent de la farine sur la table pour qu'il puisse écrire avec ses doigts. Tous ont besoin de matériel et de stimulations spécifiques. Mais ils ont quelque chose en commun : ils détestent faire des exercices. " Ces enfants sont rarement satisfaits d'avoir terminé une tâche. Lorsqu'ils manquent de motivation, ils refusent de travailler, et leur développement prend du retard ", explique Matylda Niesobska, de l'association Lubie Cie (" Je t'aime beaucoup "), qui gère le centre.
En 2013, l'Ecole polytechnique de Silésie a contacté l'association pour lui faire une proposition. A l'université de biomécatronique, ils disposaient d'une grotte en 3D, un cube de la taille d'une pièce sur les parois duquel des images sont projetées pour créer un monde virtuel. D'ordinaire, cet équipement est réservé aux élèves ingénieurs. Mais un des professeurs a pensé que l'installation pourrait être utile à la rééducation d'enfants souffrant de handicaps mentaux.Et c'est ainsi que les chercheurs ont passé une journée entière à jouer aux cubes avec les enfants, afin d'évaluer leurs capacités. Quelques semaines plus tard, ils sont revenus pour tester la première version de leur application. Au lieu de tracer des lignes sur du papier, il fallait amener une casserole virtuelle dans une cuisine, par exemple, ou encore exercer sa coordination en attrapant des pommes 3D, dans un monde chatoyant fait de fleurs, d'animaux, de petits détails et de curiosités.
Cette première tentative a été désastreuse : les exercices étaient trop difficiles. Les centaines de détails colorés se sont révélés une distraction. Plusieurs niveaux de difficulté ont été créés, et le graphisme a été considérablement simplifié. Ces changements ont permis de nets progrès chez les enfants. Mais aussi chez les enseignants : " Garder son calme lorsqu'on travaille avec des enfants handicapés relève parfois du miracle, admet Malgorzata Kalarus-Sternal. L'ordinateur, lui, ne s'énerve jamais. "
Katarzyna Zachariasz, (" Gazeta Wyborcza "), Le monde du 23 septembre 2014.
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