samedi 13 septembre 2014

Patient décédé après une erreur d'intraveineuse à Bordeaux : information judiciaire ouverte

Une information judiciaire contre X pour homicide involontaire a été ouverte par le parquet de Bordeaux, a annoncé celui-ci vendredi, à la suite d'une erreur médicale dans un hôpital de la ville, où un patient est décédé après avoir reçu un médicament qui ne lui était pas destiné.

Selon les premiers éléments de l'enquête, le patient de 61 ans, admis le 25 août à l'Institut Bergonié spécialisé dans le traitement des cancers, a reçu mercredi après-midi une injection en intraveineuse de chlorure de potassium, en lieu et place de l'injection de corticoïdes prescrite.
L'injection de chlorure de potassium, "prévue pour un autre patient qui se trouvait dans une autre chambre", a entraîné presque immédiatement des "difficultés respiratoires" conduisant "très rapidement" au décès du malade, a précisé la procureur de la République de Bordeaux, Marie-Madeleine Alliot, en conférence de presse.
Dans l'heure suivant le décès, l'établissement avait alerté la police évoquant une "erreur d'administration médicamenteuse".
L'injection a été faite par une élève infirmière, accompagnée par une infirmière titulaire, en présence de la famille du patient admis en soins palliatifs, a indiqué la magistrate. Elle a précisé que l'autopsie, pratiquée jeudi, avait "confirmé que l'injection était à l'origine du décès".
Selon Mme Alliot, deux seringues se trouvaient à disposition de l'infirmière lors de l'injection. "L'emballage était étiqueté, mais pas la seringue", a-t-elle précisé, évoquant une "erreur d'inattention, une imprudence". Les deux infirmières ont été entendues, mais n'ont pas été placées en garde à vue.
La magistrate a précisé que la famille du patient avait déposé plainte pour "avoir accès au dossier".
Concernant d'éventuelles difficultés "de personnels, d'encadrement ou de pression" au sein du service, la procureur a renvoyé à l'enquête dans le cadre de l'information judiciaire, à laquelle il appartiendra de "rechercher les responsabilités pénales". La peine encourue est de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.
L'hôpital a également diligenté une enquête interne "pour déterminer précisément l'origine des faits". En parallèle, l'Agence régionale de santé (ARS), conformément à ses procédures, a annoncé la mise en place d'une "mission d'inspection contrôle".
Le directeur de la politique médicale de Bergonié, le Pr Emmanuel Bussières, a évoqué vendredi un "émoi considérable au sein du personnel, totalement dévoué aux patients", et une "situation terrible car le drame est intervenu dans une situation de soins".
jb-pbl/nm
Par l'AFP, le 13 septembre 2014.

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