De plus en plus de femmes ont recours à la fécondation in vitro après 45 ans
Malgré une légère baisse des naissances en 2013 (– 1,2 %) corrélée à la crise et au chômage, la France reste l'un des pays les plus féconds d'Europe, selon l'étude de l'Insee sur les naissances en France en 2013 rendue publique mercredi 3 septembre. Mais le point le plus saillant et inédit de cette étude est que les grossesses gémellaires se multiplient, en particulier chez les femmes âgées de plus de 45 ans.
Sur les 805 801 accouchements comptabilisés en France en 2013, 13 898 d'entre eux étaient multiples (soit 1,7 % des accouchements). Si, en dix ans, la proportion de ce type de naissances progresse faiblement, passant de 1,5 % à 1,7 % chez les femmes de moins de 40 ans et de 1,8 % à 2,4 % pour les 40-44 ans, cette part a fortement augmenté chez celles qui ont dépassé les 45 ans. Le taux passe alors de 2,8 % à 5,7 % sur cette même période.
Cette hausse est " en partie liée au fait que les mères plus âgées ont plus souvent recours à l'assistance médicale à la procréation. Ces méthodes induisent en effet plus fréquemment des grossesses multiples ", indique la note de l'Insee.
Le professeur Alexandra Benachi, chef du service de gynécologie-obstétrique à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, confirme ce lien. Elle n'est pas non plus étonnée par l'augmentation des naissances gémellaires chez les femmes de plus de 45 ans. " La procréation médicalement assistée a banalisé ces naissances ", confirme-t-elle.
La fréquence de ces grossesses multiples s'explique par la nécessité pour les médecins de maximiser les chances de réussite de l'opération en implantant plusieurs embryons. Le processus, parfois long et coûteux – au moins 5 000 euros –, demande la mise en œuvre d'une logistique complexe, ne serait-ce que pour organiser les déplacements. Les patientes attendent donc un résultat.
Grossesses à risque
Le professeur Benachi observe aussi une recrudescence des naissances gémellaires " depuis quatre ou cinq ans " dans les consultations de son service où l'on est habitué à traiter ces grossesses difficiles. Si certaines quadragénaires deviennent mères de manière naturelle, les autres appartiennent à " une nouvelle catégorie " de femmes, mues par un fort désir d'enfant, qui ont reçu un don de gamètes à l'étranger (en Espagne, Grèce ou dans les pays de l'Est par exemple) pour concrétiser leur envie.
Celles qui choisissent de mener une grossesse tardive sont souvent " des femmes qui ont privilégié leur carrière et se décident sur le tard à avoir un enfant, des femmes sans conjoint et des femmes à la tête de familles recomposées en couple avec un homme plus jeune sans enfants de son côté ", souligne Alexandra Benachi.
Pourtant, explique le professeur, les médecins veillent aujourd'hui à ne pas implanter plus de " deux ou trois embryons " pour justement limiter les possibilités de naissances multiples. Car ces grossesses tardives restent des grossesses à risque.
Faïza Zerouala
Sur les 805 801 accouchements comptabilisés en France en 2013, 13 898 d'entre eux étaient multiples (soit 1,7 % des accouchements). Si, en dix ans, la proportion de ce type de naissances progresse faiblement, passant de 1,5 % à 1,7 % chez les femmes de moins de 40 ans et de 1,8 % à 2,4 % pour les 40-44 ans, cette part a fortement augmenté chez celles qui ont dépassé les 45 ans. Le taux passe alors de 2,8 % à 5,7 % sur cette même période.
Cette hausse est " en partie liée au fait que les mères plus âgées ont plus souvent recours à l'assistance médicale à la procréation. Ces méthodes induisent en effet plus fréquemment des grossesses multiples ", indique la note de l'Insee.
Le professeur Alexandra Benachi, chef du service de gynécologie-obstétrique à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, confirme ce lien. Elle n'est pas non plus étonnée par l'augmentation des naissances gémellaires chez les femmes de plus de 45 ans. " La procréation médicalement assistée a banalisé ces naissances ", confirme-t-elle.
La fréquence de ces grossesses multiples s'explique par la nécessité pour les médecins de maximiser les chances de réussite de l'opération en implantant plusieurs embryons. Le processus, parfois long et coûteux – au moins 5 000 euros –, demande la mise en œuvre d'une logistique complexe, ne serait-ce que pour organiser les déplacements. Les patientes attendent donc un résultat.
Grossesses à risque
Le professeur Benachi observe aussi une recrudescence des naissances gémellaires " depuis quatre ou cinq ans " dans les consultations de son service où l'on est habitué à traiter ces grossesses difficiles. Si certaines quadragénaires deviennent mères de manière naturelle, les autres appartiennent à " une nouvelle catégorie " de femmes, mues par un fort désir d'enfant, qui ont reçu un don de gamètes à l'étranger (en Espagne, Grèce ou dans les pays de l'Est par exemple) pour concrétiser leur envie.
Celles qui choisissent de mener une grossesse tardive sont souvent " des femmes qui ont privilégié leur carrière et se décident sur le tard à avoir un enfant, des femmes sans conjoint et des femmes à la tête de familles recomposées en couple avec un homme plus jeune sans enfants de son côté ", souligne Alexandra Benachi.
Pourtant, explique le professeur, les médecins veillent aujourd'hui à ne pas implanter plus de " deux ou trois embryons " pour justement limiter les possibilités de naissances multiples. Car ces grossesses tardives restent des grossesses à risque.
Faïza Zerouala
© Le Monde
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire